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À CÔTÉ DE CHEZ VOUSp11PatrimoineTrois sièclesau cœur de CastresAu cœur de Castres, plusieurs pièces imbriquées constituent un ensemble architectural exceptionnel, emblématique de la ville : le jardinde l’Évêché, l’Évêché lui-même devenu Hôtel de Ville et musée Goya, le théâtre municipal et la cathédrale Saint-Benoît qui fête cette année son tricentenaire. Visuellement cohérent, cet ensemble ne s’est pourtant pas construitCen un jour...’est à Monseigneur de Tubœuf, arrivé à Castres en 1664, que l’on doit la plus grande part de ces monuments. À cette époque, la ville est dotéed’une cathédrale modeste, assez proche de l’emplacement de la cathédrale actuelle. La résidence de l’évêque est quant à elle située de l’autre côté de la ville, rue du Consulat. Le pont de Metz n’existe pas, il n’y a que terrains vagues et probablement quelques cultures maraîchères sur le site de l’actuel jardin de l’Évêché, à cheval sur les limites de la ville.Le Palais de l’Évêché, première pièce du puzzlePour son logis, Mgr de Tubœuf fait construire l’Evêché, à partir de plans dessinés par l’ar- chitecte Mansart et son petit-neveu Jules Hardouin-Mansart, architecte de Louis XIV.Deuxième étape, le jardinLe bâtiment est inauguré en 1673 et Mgr de Tubœuf s’y installe. Son successeur, Mgr de Maupéou, fera agrandir le jardin selon les plans tracés par le jardinier de Louis XIV, André Le Nôtre.La cathédrale inachevéeIl ne manque plus que la cathédrale. Mais l’affaire est autrement plus compliquée ! Les travaux sont lancés en 1678, en commençant par la construction du chœur. Quatre ans plus tard, alors que les murs s’approchent des 4 mètres de hauteur, Mgr de Tubœuf décède. Plus d’évêque, plus de  nancement. Le chantier de la cathédrale reste en panne. Les tra- vaux reprennent après 27 ans d’interrup- tion. L’argent se faisant rare, pas de nef, seul le chœur que l’on connaît aujourd’hui sera construit et constituera la totalité de la cathédrale. On comprend dès lors pourquoi la cathédrale n’a pas de clocher, celui existant étant séparé de l’édi ce et rattaché au palais de l’Évêché. La première messe sera célébrée en 1718 sous l’épiscopat de Mgr de Beaujeu, il y a tout juste 300 ans.Le théâtreAvec le dernier élément de cet ensemble monu- mental, on entre dans la période moderne. Depuis les années 1780, l’art théâtral est présent à Castres mais sans grand succès. Lancé à la  n du XIXe siècle, le théâtre municipal a été inauguré en 1904. Théâtre à l’italiennede style « Art nouveau », il se caractérise par une qualité acoustique remarquable. Orné de plusieurs œuvres de Jean-Paul Laurens, dont la superbe coupole, il est inscrit à l’in- ventaire des monuments historiques depuis l’an 2000. En 2008, un large programme de rénovation a permis de rendre à la façade son aspect originel.Bibliographie :Grands jours de Castres - Société Culturelle du Pays Castrais.La cathédrale Saint-Benoît et le palais épiscopal - Aimé Balsa/ Société culturelle du Pays Castrais.


































































































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