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Ce sont des valeurs de combat, de respect et de travail. Et puis d’humilité aussi, parce que sur le terrain comme dans la vie, on n’est que de passage.
Votre plus grand plaisir
sur un terrain ?
Les phases défensives, sur la ligne, quand tu donnes tout pour l’équipe, pour le mec d’à côté, pour ne pas prendre l’essai, quand tout le monde se dit « on va le prendre », et on ne le prend pas. Ces sensations-là sont les meilleures, bien plus que de marquer un essai de 100 mètres.
On dit parfois que les demis
de mêlée ont un fort caractère...
On fait la jonction entre les avants et les trois-quarts, c’est un poste de régulateur et de gestion du match. Il faut motiver les " gros " de devant, ils sont le moteur, on est le guidon. Il faut être leader, et un peu pénible parfois, ça fait partie du rôle. Dans la vie je suis d’un caractère calme, mais quand on bascule sur le terrain, je dois être plus leader, plus meneur.
Comment se fait le passage
entre les générations ?
Il y a des gars que je regardais à la télé il y a quelques années, en rêvant d’avoir un autographe. Aujourd’hui je joue avec eux, c’est un peu étrange. Forcément, tu arrives sur la pointe des pieds. Et ça se passe bien parce qu’au CO personne ne se prend pour une star. Rory, Benji, ce sont des grands joueurs qui sont aussi très cool, qui ont envie d’aider les plus jeunes à apprendre et à progresser.
Que faites-vous quand
vous ne jouez pas au rugby ?
Je passe du temps avec ma famille et mes amis, je joue au tennis et au paddle. J’ai essayé le golf mais je ne suis pas assez patient. Et j’aime les balades à vélo, juste avec le bruit du vent...
Quel est votre endroit préféré ?
La Montagne Noire, avec le Pic de Nore et la vue magnifique, le lac des Montagnès où j’aime bien aller courir, le coin d’Aiguefonde pour les balades en forêt et
les champignons... Mais en fait, le préféré, c’est le terrain de la Chevalière, où j’allais presque tous les jours faire des passes avec mon père et taper des pénalités. J’y ai presque passé plus de temps qu’à l’école ! J’en ai tapé des coups de pied, sous la pluie, contre le vent, dans toutes les conditions...
« J’ai la chance de vivre le rêve de ma vie ! »
En fait vous êtes plus campagne
que ville ?
Tout à fait. Tous ces gens stressés dans les grandes villes, bloqués des heures sur le périf, c’est un enfer. Ici, on a des villes à taille humaine, la plage et la montagne pas très loin, on peut prendre la voie verte à vélo jusqu’aux gorges d’Héric... J’aime bien aussi aller à Toulouse, mais pas pour y vivre.
Vous évoquez souvent votre famille, quel regard vos parents portent-ils sur votre parcours ?
Ils sont contents, avec une part de fierté je crois parce que si je suis arrivé là c’est parce qu’ils m’ont éduqué comme ça. Travailler, respecter, partager, ne pas s’arrêter sur ses acquis, toujours se rappeler d’où tu viens. Toutnenousestpasdûdanslavie.Ilyaune part de chance bien sûr, et puis du travail.
Vous pensez à l’après-rugby ?
J’ai une licence de STAPS et d’entraîneur sportif, mais j’ai envie de partir vers autre chose, vers une école d’architectes autour des notions de design intérieur et de home staging, qui permettent de développer une sensibilité artistique.
Loin des terrains ?
Non, pas très loin. Je me vois bien jouer jusqu’à 40 ans dans des petits clubs, même en série, juste pour le plaisir et les moments de convivialité extraordinaires qu’offre le rugby. Bon, peut-être qu’à 40 ans j’aurais mal partout... En attendant je me dis tous les jours que j’ai la chance de vivre le rêve de ma vie.
NOS HABITANTS ONT DU TALENT
 PÔLESSUD N°69/11
 






































































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