Page 10 - POLESSUD65
P. 10

                                                                                                                                                                                  PRÈS DE CHEZ VOUS
   VIE DE CHÂTEAU
QUAND LE FORT DE BOISSEZON VEILLAIT SUR LA DURENQUE
 Histoire et géographie sont souvent mêlées. Pour le promeneur qui découvre Boissezon, c’est d’abord la géographie qui interpelle. Au-dessus du village se dresse un impressionnant éperon rocheux, surmonté par une plateforme sur laquelle on distingue la silhouette de l’église Saint- Jean-Baptiste. En grimpant jusqu’en haut des rues en lacet, le promeneur bénéficie d’un point de vue exceptionnel sur le village en contrebas et sur la vallée de la Durenque. Sa curiosité s’éveille devant la plaque indiquant « Esplanade du fort ». Certes, l’endroit semble idéalement taillé pour y établir un château fort. Mais de celui-ci, point de trace. À moins que... sur la façade sud de l’église, une étonnante construction semble noyée dans le mur.
À y regarder de près, on y distingue les pierres de renforcement et les meurtrières typiques d’une échauguette : c’est l’ultime vestige qui rappelle qu’ici se dressait,
e
jusqu’au XVI siècle, une importante place
forte.
Longtemps place catholique, le fort de Boissezon a subsisté près de 500 ans avant d’être pris dans la tourmente des guerres de Religion. Dans l’ouvrage consacré à l’histoire du village, André-Jean Blattes et Jean-Luc Cabrol évoquent l’existence, dès 1070, d’un château appartenant au vicomte d’Albi Raymond Bernard Tren- cavel. Protégée par des ravins abrupts et renforcée par des postes de guet placés sur les hauteurs rocheuses environnantes, la place forte domine la vallée et tous les chemins d’accès. « À la suite de la croisade
  PÔLESSUD N°65/ 10
 
























































































   8   9   10   11   12